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Le Gîte d'Ancy   à Ancy-leFranc & le gîte La Loge du Huchier à Nuits-sur-Armançon

Le tour de Bourgogne à vélo, empruntant les voies vertes et chemins de halage, mais aussi selon votre moyen de locomotion, voiture, train, vélo, marche, nous vous proposons des circuits touristiques adaptés, afin de découvrir dans les meilleures conditions notre coin de Bourgogne.

Château de NUITS

L'histoire du château est à son image qui pourrait se résumer à douceur et rudesse. Les deux faces d'une même pièce lancée dans la lumière, où brillera l’une avant de retomber sur la face sombre,  effet qui s’est également projeté sur certains des personnages qui l’ont fréquenté.

Câteau de Nuits façade ouest  Château de Nuits façade est

C’est pendant les guerres de religion qu’il est érigé à des fins défensives aux limites de la Bourgogne en face du comté de Champagne,  ce bastion résistera à toutes les attaques des troupes protestantes, avant de devenir demeure de plaisance. Il garda côté est, une façade rude et austère, alors que la façade ouest bénéficia de la grâce de l’architecture Renaissance. 

Une longue léthargie a suivi les moments noirs de la dernière guerre qui y laissa quelques stigmates.


Depuis une dizaine d’années par la volonté de deux sœurs, une douce renaissance est venue l’éveiller.

Sous les mains magiques de Laurence, enduits de plâtre après enduits de chaux, tenture après boiserie, pièce après pièce, l’intérieur de la demeure a repris la superbe qu’elle posséda aux heures de la belle époque.


Cette reconstitution minutieuse pourrait faire croire que les occupants du lieu viennent juste de s’absenter.



Chateau de Nuits la lingerie  Chateau de Nuits, la Cuisine

La blanchisseuse partie étendre sa lessive avant de reprendre son repassage, et la cuisinière s’en est allée  au jardin quérir les légumes destinés au souper.


Quant à la famille, elle a délaissé ses activités pour se promener sur les rives de l’Armançon.

chateau de Nuits, chambre de couture  Chateau de Nuits,salle de bain

Madame, abandonnant son ouvrage de tapisserie, en attendant le bain qui sera prêt pour son retour.

Chateau de Nuits, salle de billard  Château de Nuits, chambre des enfants

Monsieur, sa partie de billard et les enfants ils ont oublié pour un instant leurs jouets apportés la semaine passée par
 l’oncle Ernest et tante Marie-Louise du nouveau magasin de la Samaritaine.


Maintenant, une bonne heure vous suffira pour ce voyage vers le passé, un passé si proche que vous pourrez le toucher.




l’Histoire du chateau de Nuits et des personnages qui l'ont fréqenté


Devenu coseigneur de Nuits après le partage fait en 1584 entre les héritiers de Claude de Chenu, François de Chenu, écuyer au service d’Henri III pendant la ligue d’Henri de Guise puis Charles, duc de Mayenne alors gouverneur de Bourgogne, il épouse en janvier1585 Colombe Canelle , la construction du château et les fortifications lui sont attribuées, mais furent probablement commencées bien avant par son père voir son grand-père, Pierre de Chenu seigneur de Fulvy et Ravières qui avait acquis des parts de la seigneurie de Nuits en 1533.

Chateau de Nuits, cheminée aux armes des chenu

Cheminée du salon avec les armes des Chenu : 3 hures de sanglier et des artichauts et le monogramme de François de Chenu et Colombe Canelle



En 1687, le château devint la propriété de la famille de Clugny originaire d’Autun.



En 1739, il revient à Jean-Étienne-Bernard de Clugny de Nuits.

Né en Guadeloupe, il fut intendant des colonies à Saint-Domingue (1760-1764), puis intendant de la marine à Brest (1765-1770), intendant du Roussillon à Perpignan (1773-1774) et intendant de Guyenne à Bordeaux (1775-1776).
Montrant dans ces dernières fonctions des capacités réelles, Maurepas*, l’influent ministre d’État et mentor de Louis XVI, le fit nommer contrôleur général des finances le 21 mai 1776 en remplacement de Turgot.
Pendant son ministère qui ne dura que moins de cinq mois, il voulut continuer à réformer sans effrayer ses contemporains, mais ses demi-mesures mécontentèrent à la fois les partisans et opposants aux réformes. Les deux actes les plus importants de son ministère furent d’ailleurs une déception pour les ennemis de Turgot. Le remplacement de la corvée en nature par une imposition et édicter de nouveaux règlements mieux adaptés aux besoins du commerce , maintenant le principe de la liberté économique.

En dehors de ces deux réformes, il se préoccupa principalement de financer les préparatifs de la guerre d'indépendance des États-Unis et créa, le 30 juin 1776, de la Loterie royale de France
Il mourut subitement le 18 octobre 1776 à l'âge de 47 ans, il souffrait de goutte et sa santé s’était épuisée aux colonies, mais pour ses détracteurs, c’est sa vie de débauche qui contribua à hâter sa fin.

*Maurepas :  Sous Louis XV, Maurepas qui était alors ministre de la Marine fut aussi le protecteur d’un autre bourguignon, Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon.(1707-1788 )
 
Buffon, un ami des Clugny


Le célèbre naturaliste, passionné de sciences et riche des nombreuses expériences menées aux forges d’Aisy (6 km de Nuits, sur les bords du canal de Bourgogne), développe ses propres forges entre 1768 et 1772.

A cette époque, le minerai de fer venant de Gigny , Jully et Sennevoy est lavé au patouillet de Nuits, puis acheminé vers les forges d’Aisy et de Buffon.

Dans le parc du château existe encore une table dite de Buffon.

C’est son fils Antoine-Charles-Etienne-Bernard de Clugny qui hérita de la baronnie de Nuits. Né en 1759, il fut conseiller au parlement de Paris puis maître des requêtes.
Quelques années avant sont départ pour la Guadeloupe en septembre1789, il vint habiter le château de Nuits, où il y reçut gentilshommes et bourgeois du voisinage.

Deux de ces hommes ont marqué ces instants. Louis Turreau, qui habitait chez ses tantes à Ravières, est de deux ans le cadet de Clugny, fils d’un contrôleur des actes d’Orbec, il est engagé dans le métier des armes. L’autre, le plus jeune réside chez sa mère qui habite également Ravières. Il se nomme Louis-Nicolas d'Avout, il a 15 ans quand il intègre l’école militaire, à sa sortie en 1788 il rejoindra le régiment de Royal Champagne en qualité de sous-lieutenant.

A ce moment, la France est en ébullition

Louis-Nicolas d'Avout embrasse très vite la cause révolutionnaire, ce qui lui vaut d'être mis aux arrêts pendant six semaines à la citadelle d'Arras avant d’être libéré contre sa démission de l'armée. En 1791, l’Assemblée constituante réintègre Davout, il sera élu lieutenant-colonel au 3e bataillon de l'Yonne, puis général de brigade en juillet 1793 sous la convention. Accusé d'être un ennemi de la révolution du fait de son ascendance noble et du contexte de Terreur, il est contraint de démissionner des armées le 29 août 1793 et ne réintégrera l'armée qu'après la chute de Robespierre.

Château de Nuits, salon Davout

La chambre Empire avec  un parquet marqueté rappelle les heures ou Davout fréquentait le château


Louis Turreau épousera le 31 août 1789 la mère de Louis Nicolas Davout veuve depuis 10 ans, elle avait pratiquement le double de l’âge de son nouvel époux. Profitant de la fortune et des relations de sa femme, Turreau qui a démissionné de l’armée commence une carrière politique. Il devient maire de Ravières après les élections de mars 1790, puis il est administrateur de l'Yonne. Élu député suppléant à l'Assemblée législative où il ne siégea pas, il est ensuite député titulaire à la Convention en 1792 où il siégeait du côté de la Montagne et parmi les députés les plus exaltés. C’est donc sans surprise qu’on le vit voter pour la mort de Louis XVI.
A la fin de l’année 1793, profitant de la nouvelle loi sur le divorce, les époux se délièrent d’un mariage qui n’avait jamais été du goût de la famille de la mariée. Il ne put conserver son siège de député de l’Yonne, ce divorce le privant des soutiens que lui procurait son ancienne femme.

Bonapartistes, Davout et Turreau n’ eurent pas le même destin. Si Davout devint maréchal d'Empire, duc d'Auerstaedt et prince d'Eckmühl, pour Louis Turreau, c’est surtout sa nouvelle femme, une ravissante et frivole versaillaise de 24 ans, qui eut le temps d’une courte idylle, les faveurs de Bonaparte. Démuni depuis la perte de son siège de député, c’est avec l’appui de Bonaparte qu’il trouva de nouvelles fonctions. Rejoignant l’armée d’Italie où mourut-il mystérieusement le 7 avril 1797  à l’âge de 35 ans.

Quant à Antoine-Charles-Etienne-Bernard de Clugny, parti en septembre 1789 en Guadeloupe prendre en charge les intérêts qu’il détenait de son aïeul. Mais il fut considéré comme émigré, ses possessions de France furent mises sous séquestre, le château de Nuits et la commanderie de Saint-Marc furent vendus par la nation en 1796.
En Guadeloupe , en 1795, proscrit avec la confiscation de ses biens par Victor Hughes*, il se réfugie en Caroline du Nord à Edenton.Ilpérit en 1802  dans un naufrage sur les côtes des Açores.

En 1806 la Marquise de la Guiche devient propriétaire du château, elle le fit restaurer et aménager le parc et les jardins. Ele mourut tragiquement en 1822. Se tenant devant une cheminée du château, ses vêtements s’enflammèrent, brûlée profondément, elle ne survécut que quelques jours à ses blessures.


A la suite, le château devint la propriété de la famille qui le possède encore actuellement